Un petit déjeuner… entre les gratte-ciel de New York

New York, cette ville qui vous cueille par surprise.

L’Airbus A 380 d’Air France, gigantesque paquebot des airs, traverse l’atlantique telle une flèche magique. Il survole d’immenses banlieues puis, se pose à l’aéroport JFK. Il est 03h00 p.m. comme disent les anglo-saxons.

J’ai entrepris de visiter cette ville début du mois de Février. L’hiver terriblement glacial, bat son plein. Pourtant, un immense ciel bleu azur et limpide, s’étendant à l’infini, où, en son centre, un soleil répandant une lumière presque irréelle, semble laisser présager d’un printemps précoce. J’arrive par bus, au centre de Manhattan. New York m’apparait brusquement après avoir traversé des banlieues écrasées.

Tous ces gratte-ciels forment le profil intégral d’une ville élancée. Sur un ciel infini, ce découpage de la ville, aussi précis qu’improbable, me semble incroyable. J’ai, dans ma mémoire, gravée, pour toujours, cette image élancée, grandiose, simple et élégante. De loin, je n’entends aucun son venir de cette ville. Je suis incapable d’imaginer que ce peut être une ville morte. 

En préparant mon voyage, j’avais réservé une chambre à l’hôtel Parker Le Méridien, petit bout de France au milieu de cette ville. Le réceptionniste, comprenant mon excitation dû à ce voyage extraordinaire, me fait la surprise en m’allouant une chambre située au 27eme étage. En pénétrant à l’intérieur, comme un enfant, je m’extasie de bonheur. L’immense baie vitrée m’offre une vue en cinémascope et Techni color sur Midtown et Downtown. Je scrute, dans les moindres détails, chaque point de cette vue grandiose. A mes pieds, je vois rouler des trucks énormes sur la 5eme Avenue. Les automobiles forment des pointillés. La multitude des taxis jaunes, signature entre autres de New York, atteste de l’énergie qui se dégage de cette ville.

J’ai l’impression de me retrouver, un instant, dans un film de Woody Allen. J’entends La Rapsodie In Blue de Gershwin et le générique de West Side Story, du grandissime Léonard Berstein, submerger ma chambre.  

New York est irréelle. Cette ville vous cueille par surprise. Cette surprise me fait défaillir. Je déambule dans d’interminables et semblables avenues longilignes, tête levée vers les toits des hautes tours. J’observe, fasciné et incrédule, les visages des gens d’ici. Des visages de toutes les couleurs avec des corps de toutes formes aux multiples expressions. Je regarde les étalages des vitrines des magasins immenses, les éclairages des gratte-ciel et les échelles descendant des balcons. Je suis happé par les vapeurs s’échappant des chaussées.

Je m’affole en entendant les sirènes des voitures de polices, des camions de pompiers et des ambulances semblant annoncer, continuellement, la fin du monde.

Le lever du soleil, rouge comme un coucher de soleil, transfigure d’une splendeur psychédélique la ville qui ne dort jamais. Irrésistiblement, je ne peux m’empêcher de fredonner l’air de « New York New York » et de me prendre pour Franck Sinatra.

Tout au long de mon séjour, tel un rituel, j’achète l’iconique New York Times et je m’en vais prendre mon petit-déjeuner dans différents endroits. Un jour dans un Delicatessen à Time Square. Un autre jour, à central park, où des bandes de pigeons m’encerclent guettant le moindre morceau de pain que je peux leur lancer. Les pigeons New yorkais ne sont pas les gros pépères balourds de Paris. Parfois, je m’installe à Washington Square pour petit-déjeuner avec les écureuils. Une autre fois, c’est au pied du pont de Brooklyn et aussi devant la Statue de la liberté. Moi qui d’ordinaire, le matin, je ne me contente que d’un repas frugal, ici je me régale d’une riche nourriture diverse et variée.

A New York toutes les civilisations sont représentées. Asiatiques, Africains, Latinos et Européens se croisent et se décroisent pour former une âme si particulière et introuvable ailleurs sur Terre. 

Toute la journée, j’arpente la ville en tous sens. Je passe d’un quartier à un autre sans trait d’union : Tribeca, Soho, Little Italy, China Town, Broadway. Les restaurants de tous les continents, les clubs de Jazz, les bars, les boutiques de colifichets, les galeries de peinture, des magasins de mode « néo-bohème » forment un patchwork étonnant. 

L’énergie de New York gronde dans les tunnels du métro. L’énergie déferle par l’argent. Ici la seule obsession c’est « Money, Money, Money » en son temps chanté par la truculente Liza Minelli.  Partout dans cette ville, tout tire énergie de l’argent. Mais les gens d’ici n’en n’oublient pas pour autant celle du ciel et du vent. Un ciel immense recouvrant toute la ville avec un vent puissant quand il se met à souffler.

New York, c’est la vie moderne mais ce n’est pas la plus moderne des villes. Il y a plus neuf. C’est la ville des temps moderne. New York est une île entre l’Amérique et la Terre. Une Atlantide encore dans son enveloppe.

PENSEE SUR NEW YORK

Edgar Morin

« Si tu veux méditer sur les bas-fonds de la pauvreté et sur le délire de la richesse,

Sur le présent et sur l’avenir de l’homme, sur le monde, le néant et la création, 

Si tu veux sentir le désastre et le génie de la vie, si tu veux voir à quel point la

Raison n’a plus de sens, ne va pas sur l’Himalaya ou sur le Machu Picchu. 

Va à New York. »

 

Un audacieux voyageur…(YQ)

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