Un petit déjeuner au… Sri Lanka, de Colombo à Nuwara Eliya en passant par Kandy

Aujourd’hui je fais escale à Zanzibar pour savourer un truculent petit déjeuner. 

Zanzibar avec ses jardins d’épices, ces jolis sourires, ses longues plages de sable blond extra fin et, en toile de fond, le goût d’une infusion d’hibiscus avec le souvenir d’Out of Africa … Un rêve africain en majesté.

Un bouquet de saveurs gustatives, historiques, culturelles… Serendip !

Cet instantané autour d’un petit déjeuner se déroule, cette fois, lors d’un road trip au Sri Lanka. Colombo, Kandy, Nuwara Eliya … un bouquet de saveurs gustatives, historiques, culturelles… Serendip 

Tout au long de ce voyage, chaque matin, à l’heure du petit-déjeuner, je m’attable dans des lieux exceptionnels qui m’offrent un spectacle époustouflant.  Tous les jours, s’ouvre un nouveau paysage. Chaque lever du jour m’accueillait d’un savoureux et délicieux repas qui n’appartenait qu’au lieu visité. Autant d’instants qui me livraient des parfums, des couleurs et des cultures où dire merci devenait un art subtil.

Ceylan, (aujourd’hui Sri Lanka) balayée par les moussons, ancrée dans l’océan Indien, mérite oh combien ! le joli qualificatif de l’écrivain Francis de Croisset : une « perle à l’oreille de l’Asie » !

Le Boeing 747 d’UTA, tout en douceur, se posa sur la piste de l’aéroport international de Colombo. Il faisait encore nuit, le jour ne tardera pas à se lever et la fraîcheur, toute relative, de la nuit, fait place à la chaleur étourdissante de la journée. 

Depuis Paris, ce fut un très long voyage. Peu m’importait car voyager à bord de cette compagnie aérienne revêtait quelque chose de spécial. C’était, encore, ce temps où voyager à bord d’un avion avait du style. Le service, l’accueil, la tenue des équipages et le confort correspondaient à un niveau d’excellence qu’il est très difficile de s’en plaindre.

« Helo obata kohomada » ? Je me souviendrai longtemps de ces premiers mots que me lança mon guide et néanmoins chauffeur. En cingalais c’est ainsi qu’il me salua. Ces trois mots, tout en rondeur, ouvrirent une grande fenêtre sur ce pays et m’en donnèrent le goût si particulier. 

Avant de m’envoler, certains m’avaient dit : – « tu verras Ceylan, c’est l’Inde en miniature » ! Je n’en savais rien car je n’avais jamais été en Inde.

Le chauffeur, et néanmoins guide, me prévint que dans son pays, il fallait raisonner en heures et non en kilomètres pour aller d’un point à un autre. En effet, nous mîmes près de deux heures pour rejoindre la capitale alors qu’avec un excellent système routier, nous en aurions mis 3 fois moins. À ma descente de voiture, le soleil était déjà haut dans le ciel. Je me heurtais à un mur de chaleur humide. L’agence pour laquelle j’effectuais ce voyage de repérage m’avait réservé une chambre au Galle Face Hotel. Son style reflétant la splendeur de l’époque coloniale me séduit au premier regard. Tout rappelait la grandeur de l’empire britannique. Sur les murs trônaient les photos d’illustres personnages qui lui donnèrent ses lettres de noblesse et dont on pouvait encore ressentir, les âmes vagabonder. Je me prêtais au jeu et me glissais dans la peau d’un Lord récemment anobli par la Reine d’Angleterre. 

Il était l’heure de prendre un petit-déjeuner. Je m’installais sur la grande terrasse qui faisait face à l’océan indien. De grandes vagues puissantes s’échouent sur une longue plage de sable bordée de hauts cocotiers. Aux abords de l’hôtel, déjà l’immense capitale crépitait de toute part. Le jour s’y levait dans une cacophonie étourdissante. Les tintamarres des Tuk-Tuk, les klaxons des innombrables automobiles, les cris des vendeurs ambulants, les chants des menâtes perchés sur les branches d’arbre gigantesques me faisaient penser à un orchestre symphonique s’accordant avant le début d’un concert… Mais tous ne jouent pas à l’unisson et le restant de la journée aura été un charmant vacarme. Où était donc passé le chef d’orchestre ? 

Un petit-déjeuner typiquement Sri Lankais est un repas très copieux. Il n’est pas sucré mais salé. On pourrait penser à première vue que c’est un déjeuner sympathique mais non, toutes ces bonnes choses se mangent aux premières heures du jour.

Dans une farandole de plats, on y trouve, les inséparables : du riz avec des appas, une sorte de crêpes fines légèrement sucrées et à base de lait de coco, en forme de bol, avec un fond moelleux et des bords croustillants. Au centre on y met un œuf. Un vrai délice !

Juste à côté, les « nouilles » des string appa, une sorte de spaghettis à base de farine de riz. Un savoureux et odorant curry qu’il soit avec du poulet, du poisson ou végétarien contribue à sublimer l’ensemble.

Et enfin, pour finir ce festin, on trouve également du sambol. C’est un mix de noix de coco râpé, d’oignons et de curry. Le tout bien pimenté, il faut être bien accroché ou habitué pour manger ça de bon matin. A l’intérieur de mon palais j’assistais à un véritable festival gustatif, un enchantement, vous pouvez me croire….

Quel que soit le pays dans lequel je voyage, le matin, je prends le temps d’un petit déjeuner. Comme la visite d’un musée ou d’un temple, je m’y attarde. J’ai envie de ce moment de calme où je prends le temps, comme on exerce un art. C’est, aussi, l’instant que j’affectionne le plus pour entendre les bruits de la nuit faire place à ceux du jour qui s’éveillent.

Je quittais Colombo, en train afin de poursuivre mon périple à travers le Sri Lanka. Je me dirigeais vers Kandy. J’avais entendu parler du fabuleux voyage entre ces deux villes avec ce moyen de locomotion. Tous les voyageurs étaient unanimes et s’accordaient à dire que c’était un des plus beaux trajets au monde. Le Sri Lanka est un immense jardin d’épices. L’air, à travers les campagnes, en est imprégné.  

Voyager en train procure une liberté incomparable. En traversant ces lieux de passages où se mélange à la fois ethnique et culturel, vous élèvent vers une autre dimension… Dans ce train, se côtoyaient riches et pauvres, travailleurs et paysans, enfants et vieillards … Ce jour-là, j’eus l’impression de remonter le temps… le train avait l’air d’avoir des siècles. Des rails jusqu’aux wagons, en passant par la casquette du chef de gare, tout semblait d’un autre temps… 

Pour atteindre Kandy, l’étoile religieuse du Sri Lanka, le voyage qui dura trois bonnes heures me parut une véritable aventure à travers une nature époustouflante. Je traversais de jolis jardin, de grandes forêts, de longues cocoteraies et des lacs tapissés de lotus. Kandy est une ville perchée sur un plateau entouré de montagnes majestueuses couvertes de forêts tropicales. Leur riche biodiversité renferme des plantations de thé, si célèbres de par le monde et qui ravissent nos théières. 

Je m’installais au coeur de la ville, à l’hôtel Suisse. Une autre bâtisse de l’époque coloniales, jadis demeure de Lord Mountbatten.  L’hôtel construit face au lac Bogambara disposait d’une magnifique terrasse sur laquelle, un matin, je me pris mon petit déjeuner. Ce jour-là, je décidais de faire plus léger. Je déguste un excellent thé provenant des champs voisins. Tout en sirotant ce divin nectar, j’observais la vie autour du lac. Je contemplais les mouvements des promeneurs vêtus de tissus chatoyants, le va-et-vient des marchands et le balai des Tuk-Tuk. Je ne sais comment décrire toutes ces impressions successives ressenties. 

« On ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore. »

(« Poisson-Scorpion » Nicolas Bouvier voyage au Ceylan en 1955).

De Kandy, je poursuivais mon voyage vers Nuwara Eliya où m’attendaient d’autres petits-déjeuners. Mon chauffeur, sans doute pour m’éblouir, emprunta une route sinueuse et grimpante. Nous traversions des forêts qui me rappelaient, au fur et à mesure que nous prenions de l’altitude, quelques lointaines contrées alpines.  Tout y était changé, tout étonnait. Mes sens étaient suspendus à de nouvelles perceptions. L’œil s’attachait à des paysages éblouissants de chaleur et de coloris. L’ouïe et l’odorat, sans cesse, en éveil. Les sensations s’entremêlent et me transportent dans un délicieux tourbillon. 

Quelle étrange sensation que celle que vous procure l’arrivée, ici, à Nuwara Eliya. Je ressentais comme une forme de bien-être. J’avais l’impression de l’éviter. Sûrement, était-ce dû à l’air pur des montagnes environnantes. 

Les anglais, autrefois, y venaient pour échapper aux fortes chaleurs des côtes et de l’effervescence de la grande ville. Sur ces hauteurs c’est un peu la Suisse mais à avec tout ce que comporte l’art de vivre à l’anglaise : d’élégantes bâtisses, un parcours de golf, un hippodrome, des parcs fleuris, un lac. Bien des décennies après la fin de la colonisation, planent toujours cette époque d’autrefois…

Je pris mes quartiers au Grand Hotel. A l’entrée un portier, en habit traditionnel, avec courtoisie m’invita à pénétrer dans ce lieu mythique. Je marchais sur un parquet d’époque. Je pris soin d’avancer à pas lents afin d’éviter que je ne glissasse. Je pensais qu’il devait être ciré après, le passage, de chaque client. L’esprit classique de cette adresse me charmait incontestablement.

L’élégante suite que j’occupais, était dotée d’un adorable balcon avec une vue imprenable sur de verdoyants champs de thé. D’ailleurs, c’est en ce lieu que je pris, le lendemain, mon petit déjeuner dans la plus pure tradition anglaise. La personne, préposée au service, avait dressé une table digne d’une cour royale. Porcelaines délicates, verres en Crystal précieux, couverts en argent et nappe en coton brodé m’impressionnèrent. Encore une fois, je mis le temps en suspend afin de savourer chaque instant béni des Dieux…et des fraises exceptionnelles.

Un peu plus tard, dans la journée, mon guide viendrait me chercher pour aller, par de là les chemins, découvrir et contempler tant de splendeurs….

De ma découverte du Sri Lanka, je me souviendrai des temples bouddhistes, des cités anciennes enveloppées d’une végétation luxuriante, de plantations de thé, de plages de sable doré, d’odeurs d’épices et de cannelle, d’éléphants majestueux et encore et toujours le sourire et la gentillesse des habitants qui font de cette île magique à des milliers de kilomètres de la France un véritable paradis sur terre.

« En bas, c’est le monde confus des débris et des ruines, dans la terre rouge, parmi les monstrueuses racines qui se tordent comme des serpents. Par centaines, gisent les divinités brisées, les éléphants de granit, les autels, les chimères, attestant l’effroyable hécatombe de symboles fait, il y aura bientôt deux mille ans, par les envahisseurs malabars »

(Pierre Loti – L’inde (sans les Anglais) 1903)

Un audacieux voyageur… (YQ)

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